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Si vous avez besoin de sa protection,
Parlez ; j’ai du crédit, je crois, dans la maison.

M. Duru.

Je le vois… De monsieur je suis l’homme d’affaires.

Le Marquis.

Ma foi, de ces gens-là je ne me mêle guères.
Soyez le bien venu ; prenez surtout le soin
D’apporter quelque argent dont nous avons besoin.
Bonsoir.

M. Duru, à part.

Bonsoir.J’enfermerai dans peu ma chère femme.

(Au Marquis.)

Que l’enfer… Mais, monsieur, qui gouvernez madame,
La chambre de sa fille est-elle près d’ici ?

Le Marquis.

Tout auprès, et j’y vais. Oui, l’ami ; la voici.

(Il entre chez Érise et ferme la porte.)
M. Duru.

Cet homme est nécessaire à toute ma famille :
Il fort de chez ma femme, et s’en va chez ma fille.
Je n’y puis plus tenir, et je succombe enfin.
Justice ! je suis mort.


Scène VIII.

M. DURU, LE MARQUIS revenant avec ÉRISE.
Érise.

Eh ! mon Dieu, quel lutin,
Quand on va se coucher, tempête à cette porte ?
Qui peut crier ainsi de cette étrange forte ?

Le Marquis.

Faites donc moins de bruit, ne vous a-t-on pas dit
Qu’après qu’on a dansé l’on va se mettre au lit ?
Jurez plus bas tout seul.

M. Duru.

Jurez plus bas tout seul.Je ne peux plus rien dire.
Je suffoque.

Érise.

Je suffoque.Quoi donc ?