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Le plus doux des devoirs et l’ardeur la plus chère.

M. Gripon.

Il brûle pour Phlipotte.

Damis.

Il brûle pour Phlipotte.Après avoir dansé,
Plein des traits amoureux dont mon cœur est blessé,
Je vais, monsieur, je vais… me coucher… Je me flatte
Que ma passion vive, autant que délicate
Me fera peu dormir en ce fortuné jour,
Et je ferai longtemps éveillé par l’amour.

(Il l’embrasse.)

Scène II.

M. GRIPON.

Les romans l’ont gâté, sa tête est attaquée ;
Mais celle de son père est bien plus détraquée ;
Il veut incognito rentrer dans sa maison.
Quel profit à cela ? quel projet sans raison ?
Ce n’est qu’en fait d’argent que j’aime le mystère ;
Mais je fais ce qu’il veut ; ma soi, c’est son affaire.
Mari qui veut surprendre est souvent fort surpris.
Et… mais voici monsieur qui vient dans son logis.



Scène III.

M. DURU, M. GRIPON.
M. Duru.

Quelle réception ! après douze ans d’absence !
Comme tout se corrompt, comme tout change en France !

M. Gripon.

Bonjour, compère.

M. Duru.

Bonjour, compère.Ô ciel !

M. Gripon.

Bonjour, compère. Ô ciel !Il ne me répond point.
Il rêve.

M. Duru.

Il rêve.Quoi ! ma femme infidèle à ce point !