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Il ne faut à présent qu’un peu de signature.
J’amènerai demain le futur, la future.
Vous aurez des enfants, souples, respectueux,
Grands ménagers, enfin on sera content d’eux.
Il est vrai qu’ils n’ont pas les grands airs du beau monde.

Madame Duru.

C’est une bagatelle, et mon espoir se fonde
Sur les leçons d’un père, et sur leurs sentiments,
Qui valent cent fois mieux que ces dehors charmants.

Damis.

J’aime déjà leur grâce et simple et naturelle…

Érise.

Leur bon sens dont leur père est le parfait modèle.

Le Marquis.

Je leur crois bien du goût.

M. Gripon.

Je leur crois bien du goût.Ils n’ont rien de cela.
Que diable ici fait-on de ce beau monsieur là ?

Mme Duru.)

À demain donc, madame : une noce frugale
Préparera sans bruit l’union conjugale.
Il est tard, et le soir jamais nous ne sortons.

Damis.

Eh ! que faites-vous donc vers le soir ?

M. Gripon.

Eh ! que faites-vous donc vers le soir ?Nous dormons.
On se lève avant jour ; ainsi fait votre père.
Imitez-le dans tout pour vivre heureux sur terre.
Soyez sobre, attentif à placer votre argent ;
Ne donnez jamais rien, et prêtez rarement.
Demain de grand matin, je reviendrai, madame.

Madame Duru.

Pas si matin.

Le Marquis.

Pas si matin.Allez, vous nous ravissez l’âme.

M. Gripon.

Cet homme me déplaît. Dès demain je prétends
Que l’ami du logis déniche de céans.
Adieu.

Marthe, l’arrêtant par le bras.

Adieu.Monsieur, un mot.