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560 SËMIRAMIS.

SÉMIRAMIS.

ciel ! qui vous l’a dit ? comment ? par quel détour ?

AZÉMA.

Fiez-vous à mon cœur éclairé par l’amour ;

J’ai vu du traître Assur la haine envenimée,

Sa faction tremblante, et par lui ranimée,

Ses amis rassemblés, qu’a séduits sa fureur.

De ses desseins secrets j’ai démêlé l’horreur ;

J’ai feint de réunir nos causes mutuelles ;

Je l’ai fait épier par des regards fidèles :

Il ne commet qu’à lui ce meurtre détesté ;

Il marche au sacrilège avec impunité.

Sûr que dans ce lieu saint nul n’osera paraître,

Que l’accès en est même interdit au grand-prêtre.

Il y vole : et le bruit par ses soins se répand

Qu’Arzace est la victime, et que la mort l’attend ;

Que Ninus dans son sang doit laver son injure.

On parle au peuple, aux grands, on s’assemble, on murmure.

Je crains Ninus, Assur, et le ciel en courroux.

SÉMIRAMIS.

Eh bien ! chère Azéma, ce ciel parle par vous : Il me suffit. Je vois ce qui me reste à faire. On peut s’en reposer sur le cœur d’une mère. Ma fille, nos destins à la fois sont remplis ; Défendez votre époux, je vais sauver mon fils.

AZÉMA.

Ciell

SÉMIRAMIS.

Prête à l’épouser, les dieux m’ont éclairée ; Ils inspirent encore une mère éplorée : Mais les moments sont chers. Laissez-moi dans ces lieux ; Ordonnez en mon nom que les prêtres des dieux. Que les chefç de l’État viennent ici se rendre.

(Azéma pasBO dans lo yestibale du temple ; Sémiramis, de Vautre côté,

s’avance vers le mausolée.)

Ombre de mon époux ! je vais venger ta cendre. Voici l’instant fatal où ta voix m’a promis Que l’accès de ta tombe allait m’être permis : J’obéirai ; mes mains qui guidaient des armées. Pour secourir mon fils, à ta voix sont armées. Venez, gardes du trône, accourez à ma voix ; D’Arzace désormais reconnaissez les lois :