ACTE TY, SCÈNE IV. 5o3
A RZ à CE, d’un air égaré.
Vous m’avez dit que son bras criminel
(RoTenant à lai.)
Avait... que l’insolent s’arme contre sa reine ; Eh ! n’est-ce pas assez pour mériter ma haine ?
SÉMIRAMIS.
Commencez la vengeance en recevant ma foi.
ARZACE.
Mon père !
SÉMIRAMIS.
Ah ! quels regards vos yeux lancent sur moi ! Arzace, est-ce donc là ce cœur soumis et tendre Qu’en vous donnant ma main j’ai cru devoir attendre ? Je ne m’étonne point que ce prodige affreux, Que les morts, déchaînés du séjour ténébreux, De la terreur en vous laissent encor la trace ; Mais j’en suis moins troublée en revoyant Arzace. Ah ! ne répandez pas cette funeste nuit Sur ces premiers moments du beau jour qui me luit. Soyez tel qu’à mes pieds je vous ai vu paraître Lorsque vous redoutiez d’avoir Assur pour maître. Ne craignez point Ninus, et son ombre en courroux. Arzace, mon appui, mon secours, mon époux ; Cher prince...
ARZACE, se détournant.
C’en est trop : le crime m’environne... Arrêtez.
SÉMIRAMIS.
A quel trouble, hélas ! il s’abandonne. Quand lui seul à la paix a pu me rappeler !
ARZACE.
Sémiramis...
SÉMIRAMIS.
Eh bien ?
ARZACE.
Je ne puis lui parler. Fuyez-moi pour jamais, ou m’arrachez la vie.
SÉMIRAMIS.
Quels transports ! quels discours ! qui ? moi ! que je vous fuie ? Éclaircissez ce trouble insupportable, affreux, Qui passe dans mon âme, et fait deux malheureux. Les traits du désespoir sont sur votre visage ;