Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/556

Cette page n’a pas encore été corrigée

85^ SËMIRAMIS.

Vous ne répondez point : un désespoir farouche Fixe vos yeux troublés, et vous ferme la bouche ; Vous pâlissez d’effroi, tout votre corps frémit. Qu’est-ce qui s’est passé ? qu’est-ce qu’on vous a dit ?

ARZACE.

Fuyons vers Azéma.

MITRANE.

Quel étonnant langage I Seigneur, est-ce bien vous ? Faites-vous cet outrage Aux bontés de la reine, à ses feux, à son choix, A ce cœur qui pour vous dédaigna tant de rois ? Son espérance en vous est-elle confondue ?

ARZACE.

Dieux ! c’est Sémiramis qui se montre à ma vue !

tombe de Ninus ! ô séjour des enfers I

Cachez son crime et moi dans vos gouffres ouverts.

SCENE IV.

SÉMIRAMIS, ARZACE, OTANE.

SÉMIRAMIS.

On n’attend plus que vous ; venez, maître du monde :

Son sort, comme le mien, sur mon hymen se fonde.

Je vois avec transport ce signe révéré.

Qu’a mis sur votre front un pontife inspiré ;

Ce sacré diadème, assuré témoignage

Que l’enfer et le ciel confirment mon suffrage.

Tout le parti d’Assur, frappé d’un saint respect.

Tombe à la voix des dieux, et tremble à mon aspect :

Ninus veut une offrande, il en est plus propice ;

Pour hâter mon bonheur, hâtez ce sacrifice.

Tous les cœurs sont à nous ; tout le peuple applaudit :

Vous régnez, je vous aime ; Assur en vain frémit.

ARZACE, hors de lui.

Assur I allons... il faut dans le sang du perfide... Dans cet infâme sang lavons son parricide ; Allons venger Ninus...

SÉMIRAMIS.

Qu’en tends-je ? juste ciell Ninus I