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ACTE IV, SCÈNE III. 551

Glaça sa faible main qui traçait votre sort. Phradate en cet écrit vous apprend tout le reste ; Lisez : il vous confirme un secret si funeste. Il suffit, Ninus parle, il arme votre bras : De sa tombe à son trône il va guider vos pas ; Il veut du sang.

A R Z à C E, après avoir la.

jour trop fécond en miracles ! Enfer, qui m’as parlé, tes funestes oracles Sont plus obscurs encore à mon esprit troublé Que le sein de la tombe où je suis appelé. Au sacrificateur on cache la victime ; Je tremble sur le choix.

OROèS.

Tremblez, mais sur le crime. Allez ; dans les horreurs dont vous êtes troublé. Le ciel vous conduira comme il vous a parlé. Ne vous regardez plus comme un homme ordinaire ; Des éternels décrets sacré dépositaire, Marqué du sceau des dieux, séparé des hymains. Avancez dans la nuit qui couvre vos destins. Mortel, faible instrument des dieux de vos ancêtres. Vous n’avez pas le droit d’interroger vos maîtres. A la mort échappé, malheureux Ninias, Adorez, rendez grâce, et ne murmurez pas.

SCÈNE III.

ARZACE, MITRANE.

ARZACE.

Non, je ne reviens point de cet état horrible ! Sémiramis ma mère ! ô ciel ! est-il possible ?

MITRANE, arriTaDt.

Babylone, seigneur, en ce commun effroi, Ne peut se rassurer qu’en revoyant son roi. Souffrez que le premier je vienne reconnaître Et l’époux de la reine, et mon auguste maître. Sémiramis vous cherche, elle vient sur mes pas ; Je bénis ce moment qui la met dans vos bras.