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550 SÉMIRAMIS.

Assur, comblant sur vous ses crimes inouïs,

Pour épouser la mère empoisonna le fils.

Il crut que, de ses rois exterminant la race.

Le trône était ouvert à sa perfide audace ;

Et lorsque le palais déplorait votre mort,

Le fidèle Phradate eut soin de votre sort.

Ces végétaux puissants qu’en Perse on voit éclore,

Bienfaits nés dans ses champs de Fastre qu’elle adore„

Par les soins de Phradate avec art préparés.

Firent sortir la mort de vos flancs déchirés ;

De son fils qu’il perdit il vous donna la place ;

Vous ne fûtes connu que sous le nom d’Arzace :

Il attendait le jour d’un heureux changement.

Dieu, qui juge les rois, en ordonne autrement.

La vérité terrible est du ciel descendue,

Et du sein des tombeaux la vengeance est venue.

ARZACE.

Dieux I maîtres des destips, suis-je assez éprouvé ? Vous me rendez la mort dont vous m’avez sauvé. Eh bien ! Sémiramis !... oui, je reçus la vie Dans le sein des grandeurs et de l’ignominie. Ma mère... ô ciel ! Ninus ! ah ! quel aveu cruel ! Mais si le traître Assur était seul criminel. S’il se pouvait...

OnOÈS, prenant la lettre et la lui donnant.

Voici ces sacrés caractères. Ces garants trop certains de ces cruels mystères ; Le monument du crime est ici sous vos yeux : Douterez-vous encor ?

ARZACE.

Que ne le puis-je, ô dieux ! Donnez, je n’aurai plus de doute qui me flatte ; Donnez.

(Il lit.)

Ninus mourant, au fidèle Phradate. Je meurs empoisonné ; prenez soin de mon fils ; Arrachez Ninias à des bras ennemis : Ma criminelle épouse... »

onoÈs.

En faut-il davantage ? C’est de vous que je tiens cet affreux témoignage, Ninus n’acheva point ; l’approche de la mort