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ACTE IV, SCÈNE II. 547

Ses ordres plus certains n’ont point d’obscurité ;

Voilà mon seul oracle, il doit être écouté.

T^inias est vivant ! Eh bien I qu’il reparaisse ;

Que sa mère à mes yeux attestant sa promesse,

Que son père avec lui rappelé du tombeau,

Rejoignent ces liens formés dans mon berceau ;

Que Ninias, mon roi, ton rival, et ton maître.

Ait pour moi tout l’amour que tu me dois peut-être :

Viens voir tout cet amour devant toi confondu ;

Vois fouler à mes pieds le sceptre qui m’est dû.

Où donc est Ninias ? quel secret ? quel mystère

Le dérobe à ma vue, et le cache à sa mère ?

Qu’il revienne en un mot ; lui, ni Sémiramis,

Ni ces mânes sacrés que l’enfer a vomis,

Ni le renversement de toute la nature.

Ne pourront de mon âme arracher un parjure.

Arzace, c’est à toi de te bien consulter ;

Vois si ton cœur m’égale, et s’il m’ose imiter.

Quels sont donc ces forfaits que l’enfer en furie.

Que Tombre de Ninus ordonne qu’on expie ?

Cruel, si tu trahis un si sacré lien,

Je ne connais ici de crime que le tien.

Je vois de tes destins le fatal interprète.

Pour te dicter leurs lois, sortir de sa retraite :

Le malheureux amour dont tu trahis la foi

N’est point fait pour paraître entre les dieux et toi.

Va recevoir l’arrêt dont Ninus nous menace ;

Ton sort dépend des dieux, le mien dépend d’Arzacc.

(Bile sort.) ARZACE.

Arzace est à vous seule. Ah, cruelle ! arrêtez.

Quel mélange d’horreurs et de félicités !

Quels étonnants destins l’un à l’autre contraires !...

SCENE II.

ARZACE, OROÈS, .aivi des mages.

OROÈS, à Anace.

Venez, rchrons-nous vers ces lieux solitaires ; Je vois quel trouble affreux a dû vous pénétrer :