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ACTE QUATRIÈME.

(Le théâtre représente le Tettibule du temple.)

SCÈNE I.

ARZAGE, AZÉMA.

ARZACE.

N’irritez point mes maux, ils m’accablent assez. Cet oracle est affreux plus que vous ne pensez. Des prodiges sans nombre étonnent la nature. Le ciel m’a tout ravi ; je vous perds.

AZÉMA.

Ah ! parjure ! Va, cesse d’ajouter aux horreurs de ce jour L’indigne souvenir de ton perfide amour. Je ne combattrai point la main qui te couronne, Les morts qui t’ont parlé, ton cœur qui m’abandonne. Des prodiges nouveaux qui me glacent d’effroi, ’ Ta barbare inconstance est le plus grand pour moi. Achève ; rends Ninus à ton crime propice ; Commence ici par moi ton affreux sacrifice : Frappe, ingrat !

ARZACE.

C’en est trop : mon cœur désespéré Contre ces derniers traits n’était point préparé. Vous voyez trop, cruelle, à ma douleur profonde. Si ce cœur vous préfère à l’empire du monde. Ces victoires, ce nom, dont j’étais si jaloux. Vous en étiez l’objet ; j’avais tout fait pour vous ; Et mon ambition, au comble parvenue, Jusqu’à vous mériter avait porté sa vue.

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