Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/546

Cette page n’a pas encore été corrigée

54 ! SËMIRAMIS.

Je vais le partager pour le mieux maintenir.

Pour étendre sa gloire aux siècles à venir,

Pour obéir aux dieux dont Tordre irrévocable

Fléchit ce cœur altier si longtemps indomptable.

Ils m’ont ôté mon ûls ; puissent-ils m’en donner

Qui, dignes de me suivre et de vous gouverner,

Marchant dans les sentiers que fraya mon courage,

Des grandeurs de mon règne éternisent l’ouvrage !

J’ai pu choisir, sans doute, entre des souverains ;

Mais ceux dont les États entourent mes confins,

Ou sont mes ennemis, ou sont mes tributaires :

Mon sceptre n’est point fait pour leurs mains étrangères.

Et mes premiers sujets sont plus grands à mes yeux

Que tous ces rois vaincus par moi-même, ou par eux.

fiélus naquit sujet ; s’il eut le diadème,

Il le dut à ce peuple, il le dut à lui-même.

J’ai par les mêmes droits le sceptre que je tiens.

Maîtresse d’un État plus vaste que les siens,

J’ai rangé sous vos lois vingt peuples de l’aurore.

Qu’au siècle de Bélus on ignorait encore.

Tout ce qu’il entreprit, je le sus achever.

Ce qui fonde un État le peut seul conserver.

Il vous faut un héros digne d’un tel empire.

Digne de tels sujets, et, si j’ose le dire,

Digne de cette main qui va le couronner.

Et du cœur indompté que je vais lui donner.

J’ai consulté les lois, les maîtres du tonnerre,

L’intérêt de l’État, l’intérêt de la terre :

Je fais le bien du monde en nommant un époux.

Adorez le héros qui va régner sur vous ;

Voyez revivre en lui les princes de ma race.

Ce héros, cet époux, ce monarque est Arzacc.

(Elle descend du trône, et tout le inonde se lève.)

AZÉMA.

Arzace î ô perfidie !

ASSUR.

vengeance ! 6 fureurs !

ARZACE, à Azcma.

Ah ! croyez...

OROÈS.

Juste ciel ! écartez ces horreurs !