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ACTE m, SCÈNE VL 541.

Les décrets de nos dieux vous seront révélés : Ils veillent sur l’empire ; et voici la journée Qu’à de grands changements ils avaient destinée. Quel que soit le monarque et quel que soit Fépoux Que la reine ait choisi pour l’élever sur nous, C’est à nous d’obéir... J’apporte au nom des mages Ce que je dois au roi, des vœux et des hommages, Des souhaits pour leur gloire, et surtout pour l’État. Puissent ces jours nouveaux de grandeur et d’éclat N’être jamais changés en des jours de ténèbres. Ni ces chants d’allégresse en des plaintes funèbres !

AZÉMA.

Pontife, et vous, seigneur, on va nommer un roi :

Ce grand choix, tel qu’il soit, peut n’offenser que moi.

iMais je naquis sujette, et je le suis encore ;

Je m’abandonne aux soins dont la reine m’honore ;

Et, sans oser prévoir un funeste avenir.

Je donne à ses sujets l’exemple d’obéir.

ASSUR.

Quoi qu’il puisse arriver, quoi que le ciel décide, Que le bien de l’État à ce grand jour préside. Jurons tous par ce trône, et par Sémiramis, D’être à ce choix auguste aveuglément soumis. D’obéir sans murmure au gré de sa justice.

ARZACE.

Je le jure ; et ce bras armé pour son service. Ce cœur à qui sa voix commande après les dieux, te sang dans les combats répandu sous ses yeux, Sont à mon nouveau maître avec le môme zèle Qui sans se démentir les anima pour elle.

OROÈS.

De la reine et des dieux j’attends les volontés.

SÉMIRAMIS.

Il suffit ; prenez place, et vous, peuple, écoutez.

(EUo s’assied sur lo trône ; Azéma, Assur, le graod-prètro, Arzace, prennent leurs

places ; elle continue.)

Si la terre, quinze ans de ma gloire occupée, Révéra dans ma main le sceptre avec l’épée, Dans cette môme main qu’un usage jaloux Destinait au fuseau sous les lois d’un époux ; Si j’ai, de mes sujets surpassant l’espérance. De cet empire heureux porté le poids immense.