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o40 SËMIRAMIS.

C’est dans le même saDg qu’Assur puisa la vie ; Je ne suis qu’un sujet, mais j’ose contre lui...

SÉMIRAMIS.

Des sujets tels que vous sont mon plus noble appui. Je sais vos sentiments ; votre âme peu commune Chérit Sémiramis, et non pas ma fortune. Sur mes vrais intérêts vos yeux sont éclairés ; Je vous en fais l’arbitre ; et vous les soutiendrez. D’Assur et d’Azéma je romps l’intelligence ; J’ai prévu les dangers d’une telle alliance, Je sais tous ses projets, ils seront confondus.

ARZACE.

Ah ! puisque ainsi mes vœux sont par vous entendus. Puisque vous avez lu dans le fond de mon âme...

AZÉMA arrive avec précipitation.

Reine, j’ose à vos pieds...

SÉMIRAMIS, relevant à zéma.

Rassurez-vous, madame : Quel que soit mon époux, je vous garde en ces lieux Un sort et des honneurs dignes de vos aïeux. Destinée à mon fils, vous m’êtes toujours chère ; Et je vous vois encore avec des yeux de mère. Placez-vous l’un et l’autre avec ceux que ma voix A nommés pour témoins de mon auguste choix.

(A Arzace.)

Que l’appui de l’État se range auprès du trône.

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SCÈNE VI.

(Le cabinet où était Sémiràniis fait place à un grand salon magnifiquement orné. Plusieurs officiers, avec les marques de leurs dignités, sont sur des gradins. On trône est placé au milieu du salon. Les satrapes sont auprès du tréne. Le grand-prétre entre avec les mages. Il se place debout entre Assur et Arzace. La reine est au mili.’u avec Azéma et ses femmes. Des gardes occupent le fond du salon ’.)

OROÈS.

Princes, mages, guerriers, soutiens de Babylone, Par l’ordre de la reine en ces lieux rassemblés,

1. « Tenons compte à Voltaire, dit M. A. Lacroix, de ce qu*il a su imprimer au tlicàtre un mouvement éminemment tragique : ici par exemple, il ne se restreint plus dans l’observation rigoureuse d’un môme lieu pendant cinq actes... Au milieu d*un acte môme, un changement do décors s’opère sur la scène, nouveauté inouïe jusqu’alors en France, et qui était un emprunt fait à Shakespeare, chez qui ces changements sont habituels et nombreux. »