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538 SÉMIRÂMIS.

Qu’Assur et tous les siens vont être humiliés ! Quand j’aurai dit un mot, la terre est à ses pieds. Combien à mes bontés il faudra qu’il réponde ! Je réponse, et pour dot je lui donne le monde. Enfin ma gloire est pure, et je puis la goûter.

SCÈNE IV.

SÉMIRÂMIS, OTANE, MITRANE, un officier

DU PALAIS. MITRANE.

Arzace à vos genoux demande à se jeter : Daignez à ses douleurs accorder cette grâce.

SÉMIRAMIS.

Quel chagrin près de moi peut occuper Arzace !

De mes chagrins lui seul a dissipé l’horreur :

Qu’il vienne ; il ne sait pas ce qu’il peut sur mon cœur.

Vous, dont le sang s’apaise, et dont la voix m’inspire,

mânes redoutés, et vous, dieux de l’empire.

Dieux des Assyriens, de Mnus, de mon fils.

Pour le favoriser soyez tous réunis !

Quel trouble en le voyant m’a soudain pénétrée !

SCENE V.

SÉMIRAMIS, ARZACE, AZÉMA.

ARZACE.

reine, à vous servir ma vie est consacrée :

Je vous devais mon sang ; et quand je l’ai versé,

Puisqu’il coula pour vous, je fus récompensé.

Mon père avait joui de quelque renommée ;

Mes yeux l’ont vu mourir commandant votre année ;

Il a laissé, madame, à son malheureux fils

Des exemples frappants, peut-être mal suivis.

Je n’ose devant vous rappeler la mémoire

Des services d’un père et de sa faible gloire,

Qu’afin d’obtenir grâce à vos sacrés genoux