Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/541

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE III, SCÈNE III. Ô37

SÉMIRAMIS.

Éternelle justice, Qui lisez dans mon âme avec des yeux vengeurs. Ne la remplissez plus de nouvelles horreurs ; De mon premier hymen oubliez l’infortune.

(A Oroès, qui s’éloignait.)

Revenez.

OROÈSy revenant.

Je croyais ma présence importune.

SÉMIRAMIS.

Répondez : ce matin au pied de vos autels Arzace a présenté des dons aux immortels ?

OROÈS.

Oui ; ces dons leur sont chers, Arzace a su leur plaire.

SÉMIRAMIS.

Je le crois, et ce mot me rassure et m’éclaire. Puis-je d’un sort heureux me reposer sur lui ?

OROÈS.

Arzace de Tempire est le plus digne appui ;

Les dieux l’ont amené ; sa gloire est leur ouvrage.

SÉMIRAMIS.

J’accepte avec transport ce fortuné présage ; L’espérance et la paix reviennent me calmer. Allez ; qu’un pur encens recommence à fumer. De vos mages, de vous, que la présence auguste Sur rhymen le plus grand, sur le choix le plus juste, Attire de nos dieux les regards souverains. Puissent de cet État les éternels destins Reprendre avec les miens une splendeur nouvelle ! Hâtez de ce beau jour la pompe solennelle. Allez.

SCENE IIL

SÉMIRAMIS, OTANE.

SÉMIRAMIS.

Ainsi le ciel est d’accord avec moi ; Je suis son interprète en choisissant un roi. Que je vais l’étonner par le don d’un empire ! Qu’il est loin d’espérer ce moment où j’aspire !