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536 SÉMIRAMIS.

SCENE II.

SÉMIRAMIS, OROÈS.

SÉMIRAMIS.

De Zoroastre auguste successeur, Je vais nommer un roi ; vous couronnez sa tête : Tout est-il préparé pour cette auguste fête ?

OROÈS.

Les mages et les grands attendent votre choix ; Je remplis mon devoir, et j’obéis aux rois : Le soin de les juger n’est point notre partage ; C’est celui des dieux seuls.

SÉMIRAMIS.

A ce sombre langage On dirait qu’en secret vous condamnez mes vœux.

0, R0ÈS.

Je ne les connais pas ; puissent-ils être heureux !

SÉMIRAMIS.

Mais VOUS interprétez les volontés célestes.

Ces signes que j’ai vus me seraient-ils funestes ?

Une ombre, un dieu, peut-être, à mes yeux s’est montré ;

Dans le sein de la terre il est soudain rentré.

Quel pouvoir a brisé l’éternelle barrière

Dont le ciel sépara l’enfer et la lumière ?

D’où vient que les humains, malgré l’arrêt du sort,

Reviennent à mes yeux du séjour de la mort ?

OROÈS.

Du ciel, quand il le faut, la justice suprême Suspend l’ordre éternel établi par lui-même ; Il permet à la mort d’interrompre ses lois, Pour l’effroi de la terre et l’exemple des rois.

SÉMIRAMIS.

Les oracles d’Ammon veulent un sacrifice.

OROÈS.

II se fera, madame •.

1. Agamcmnon {Iph^génie, 111, ii) dit à sa fille, qui lui parle des préparatifs du sacrifice :

Vous y serez, ma fille.