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ACTE TROISIÈME.

(Le théAtre représente un cabinet du palais.)

SCENE I.

SÉMIRAMIS, OTANE.

SÉMIRAMIS.

Otane, qui l’eût cru, que les dieux en colère

Me tendaient en effet une main salutaire.

Qu’ils ne m’épouvantaient que pour se désarmer ?

Ils ont ouvert Tabîme, et l’ont daigné fermer :

C’est la foudre à la main qu’ils m’ont donné ma grâce ;

Ils ont changé mon sort, ils ont conduit Arzace,

Ils veulent mon hymen ; ils veulent expier.

Par ce lien nouveau, les crimes du premier.

Non, je ne doute plus que des cœurs ils disposent :

Le mien vole au-devant de la loi qu’ils m’imposent.

rzace, c’en est fait, je me rends, et je voi

Que tu devais régner sur le monde et sur moi.

OTANE.

Arzace ! lui ?

SÉMIRAMIS.

Tu sais qu’aux plaines de Scyihie, Quand je vengeais la Perse et subjuguais l’Asie, Ce héros (sous son père il combattait alors), Ce héros, entouré de captifs et de morts. M’offrit en rougissant, de ses mains triomphantes. Des ennemis vaincus les dépouilles sanglantes. A son premier aspect tout mon cœur étonné Par un pouvoir secret se sentit entraîné ;