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ACTE II, SCÈNE II. 583

ARZACE.

Qui ? ce traître ? à sa vue D’une invincible horreur je sens mon âme émue.

SCENE II.

ASSUR, CÉDAR, ARZACE, AZÉMA.

ASSUR, à Cédar.

Va, (lis-je, et vois enfin si les temps sont venus De lui porter des coups trop longtemps retenus.

(Cédar sort.)

Quoi ! je le vois encore ! il brave encor ma haine

ARZACE.

Vous voyez un sujet protégé par sa reine.

ASSUR.

Elle a daigné vous voir : mais vous a-t-elle appris De Torgueil d’un sujet quel est le digne prix ? Savez-vous qu’Azéma, la fllle de vos maîtres, Ne doit unir son sang qu’au sang de ses ancêtres ? Et que de Ninias épouse en son berceau...

ARZACE.

Je sais que Ninias, seigneur, est au tombeau ; Que son père avec lui mourut d’un coup funeste ; Il me suffit.

ASSUR.

Eh bien ! apprenez donc le reste. Sachez que de Ninus le droit m’est assuré, Qu’entre son trône et moi je ne vois qu’un degré ; Que la reine m’écoute, et souvent sacrifie A mes justes conseils un sujet qui s’oublie ; Et que tous vos respects ne pourront effacer Les téméraires vœux qui n’osaient offenser.

ARZACE.

Instruit à respecter le sang qui vous fit naître, Sans redouter en vous l’autorité d’un maître, Je sais ce qu’on vous doit, surtout en ces climats, Et je m’en souviendrais si vous n’en parliez pas. Vos aïeux, dont Bélus a fondé la noblesse. Sont votre premier droit au cœur de la princesse ;