ACTE I, SGËNE III. 543
Ont de leur trahison caché la trame impie ; Dans la nuit de la tombe elle est ensevelie. Aisément des mortels ils ont séduit les yeux : Mais on ne peut tromper Toeil vigilant des dieux : Des plus obscurs complots il perce les abîmes. ’
ARZACE.
Ah ! si ma faible main pouvait punir ces crimes I Je ne sais ; mais l’aspect de ce fatal tombeau Dans mes sens étonnés porte un trouble nouveau. Ne puis-je y consulter ce roi qu’on y révère ?
OROÈS. ’
Non : le ciel le défend ; un oracle sévère
Nous interdit l’accès de ce séjour de pleurs
Habité par la mort et par des dieux vengeurs.
Attendez avec moi le jour de la justice :
Il est temps qu’il arrive, et que tout s’accomplisse.
Je n’en puis dire plus ; des pervers éloigné,
Je lève en paix mes mains vers le ciel indigné.
Sur ce grand intérêt, qui peut-être vous touche,
Ce ciel, quand il lui plaît, ouvre et ferme ma bouche.
J’ai dit ce que j’ai dû ; tremblez qu’en ces remparts
Une parole, un geste, un seul de vos regards,
Ne trahisse un secret que mon dieu vous confie.
Il y va de sa gloire, et du sort de l’Asie,
Il y va de vos jours. Vous, mages, approchez ;
Que ces chers monuments sous l’autel soient cachés.
(La grande porte da palais s’ouvre et se remplit de gardes. Assor paraît
arec sa suite d’un autre cdté.)
Déjà le palais s’ouvre ; on entre chez là reine ;
Vous voyez cet Assur, dont la grandeur hautaine
Traîne ici sur ses pas un peuple de flatteurs.
A qui, dieux tout-puissants, donnez-vous les grandeurs ?
monstre I
ARZACf :.
Quoi, seigneur !...
OROès.
Adieu. Quand la nuit sombre Sur ces coupables murs viendra jeter son ombre. Je pourrai vous parler en présence des dieux. Redoutez-les, Arzace, ils ont sur vous les yeux.
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