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ACTE I, SCÈNE III. g^j

Moi qu’enfin Tamour seul entraîne sur ses pas ? Aux dieux des Chaldéens quel service ai-je à rendre ? Mais quelle voix plaintive ici se fait entendre ?

(On entend des gémissements sortir du fond du tombeau, ou l’on suppos(>

qu’ils sont entendus ’.)

Du fond de cette tombe un cri lugubre, aflfreux. Sur mon front pâlissant fait dresser mes cheveux ; De Ninus, m’a-t-on dit, l’ombre en ces lieux habite... Les cris ont redoublé, mon âme est interdite. Séjour sombre et sacré, mânes de ce grand roi, Voix puissante des dieux, que voulez-vous de moi ?

SCENE III.

ARZACE, LE GRAND MAGE OROËS, SUITE DE MAGES,

MITRANE.

MJTRANE, au mage Oroès.

Oui, seigneur, en vos mains Arzace ici doit rendre (]es monuments secrets que vous semblez attendre.

ARZACE.

Du dieu des Chaldéens pontife redouté, Permettez qu’un guerrier, à vos -yeux présenté. Apporte à vos genoux la volonté dernière D’un père à qui mes mains ont fermé la paupière. Vous daignâtes l’aimer.

OROÈS.

Jeune et brave mortel, D’un dieu qui conduit tout le décret’éternel Vous amène à mes yeux plus que l’ordre d’un père. De Phradate à jamais la mémoire m’est chère ; Son fils me l’est encore plus que vous ne croyez. Ces gages précieux, par son ordre envoyés. Où sont-ils ?

ARZACE.

Les voici.

(Les esclaves donnent le coffre aux mages, qui le posent sur un autol.)

i. Ce jeu do scèae était supprimé aux représentations.