SCENE I.
ZULIME, SÉRAME.
SÉRAME.
Remerciez le ciel, au comble des tourments, D’avoir longtemps perdu l’usage de vos sens ; Il vous a dérobé, propice en sa colère. Ce combat effrayant d’un amant et d’un père.
ZULIME, jetée dangun fauteail, et revenant de son évanouissement
jour, tu luis encore à mes yeux alarmés, Qu’une éternelle nuit devrait avoir fermés ! sommeil des douleurs ! mort douce et passagère ! Seul moment de repos goûté dans ma misère I Que n’es-tu plus durable ? et pourquoi laisses-tu Rentrer encor la vie en ce cœur abattu ?
(Se relevant.)
OÙ suis-je ? qu’a-t-on fait ? ô crime ! à perfidie !
Ramire va périr ! quel monstre m’a trahie ?
J’ai tout fait, malheureuse ! et moi seule, en un jour.
J’ai bravé la nature, et j’ai trahi l’amour.
Quoi ! mon père, dis-tu, défend que je l’approche !
SÉRAME.
Plus le combat, madame, et le péril est proche. Plus il veut vous sauver de ces objets d’horreur, Qui, présentés de près à votre faible cœur. Et redoublant les maux dont l’excès vous tlévore, Peut-être vous rendraient plus criminelle encore.
ZULIME.
Qu’est devenu Ramire ?
SÉRAME.
Ai-je donc pu songer.