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DISSERTATION

SUR

LA TRAGÉDIE ANCIENNE ET MODERNE

A S. ÉM. MB’LE CARDINAL QUIRINI »,

IfOBLR VÂNITIRN ^VÉQUE DR BSR8CIA, BIBL lOTH fîCA IR R DU VATICATf.

Monseigneur,

Il était digne d’un génie tel que le vôtre, et d’un homme qui est à la tête de la plus ancienne bibliothèque du monde, de vous donner tout entier aux lettres. On doit voir de tels princes de rÉglise sous un pontife* qui a éclairé le monde chrétien avant de le gouverner. Mais si tous les lettrés vous doivent delà reconnaissance, je vous en dois plus que personne, après l’honneur que vous m’avez fait de traduire en si beaux vers la Henriade et le Poëme de Fontenoy, Les deux héros vertueux que j’ai célébrés sont devenus les vôtres. Vous avez daigné m’embellir, pour rendre encore plus respectables aux nations les noms de Henri IV et de Louis XV, et pour étendre de plus en plus dans l’Europe le goût des arts.

Parmi les obligations que toutes les nations modernes ont aux Italiens, et surtout aux premiers pontifes et à leurs ministres, il faut compter la culture des belles-lettres, par qui furent adoucies

i. Ange-Marie Quinni, ou plutôt Querioi, né à Venise le 30 mare 1680, mort à Brescia le 6 janvier 1750, avait traduit en vers latins des passages du poSme de Voltaire sur la bataille de Fontenoy : voyez le Mercure, tome de décembre 1745, pages 11-26. (B.)

2. Benoit XIV, à qui Voltaire avait dédié son Mahomet : voyez page 101.