Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/471

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE V, SCÈNE II. 467

Un mot, de grâce, un moment de loisir. Où courez-vous ?

MADAME BURLET.

Souper, me réjouir ; Je suis pressée.

BLANFORD.

Ah ! j’ai dû vous déplaire ; Mais oubliez votre juste colère ; Pardonnez.

MADAME BURLET, en riant

Bon ! loin de me courroucer, J’ai pardonné déjà, sans y penser.

BLANFORD.

Elle est trop bonne. Eh bien I qu’à ma tristesse Votre humeur gaie un moment s’intéresse !

MADAME BURLET.

Va, j’ai galment pour toi de l’amitié, Beaucoup d’estime, et beaucoup de pitié.

BLANFORD.

Vous plaindriez le destin qui m’outrage !

MADAME BURLET.

Ton destin, oui ; ton humeur, davantage !

BLANFORD.

Vous êtes vraie, au moins ; la bonne foi. Vous le savez, a des charmes pour moi. Parlez ; Darmin n’aurait-il qu’un faux zèle ? Me trompe-t-il ? Est-il ami fidèle ?

m

MADAME BURLET.

Tiens, Darmin t’aime, et Darmin dans son cœur A tes vertus avec plus de douceur.

BLANFORD.

Et BartoHn ?

MADAME BURLET.

Tu veux que je réponde De Bartolin, du cœur de tout le monde ? Il est, je pense, un honnête caissier. Pourquoi de lui veux-tu te défier ? C’est ton ami, c’est l’ami de Dorflse.

BLANFORD.

Dorflse ! mais parlez avec franchise ; Se pourrait-il que Dorflse en un jour Pour un enfant eût trahi tant d’amour ?