Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/464

Cette page n’a pas encore été corrigée

1

460 LA PRUDE.

Elle se tait, en proie à sa tristesse, Sans affecter un air trop empressé, Trop confiant, et trop embarrassé ; Elle me fuit, elle est dans sa retraite ; Et c’est ainsi que Finnocente est faite. Or çà, jeune homme, avec sincérité, De point en point dites la vérité : Vous m’êtes cher, et’la belle nature Paraît en vous incorruptible et pure ; Mes vœux ne vont qu’à vous rendre parfait ; N’abusez point de ce penchant secret : Si vous m’aimez, songez bien, je vous prie, Qu’il s’agit là du bonheur de ma vie.

ADINE.

Oui, je vous aime ; oui, oui, je vous promets Que je ne veux vous abuser jamais.

BLANFORD.

J’en suis charmé. Mais dites-moi, de grâce, Ce qui s’est fait, et tout ce qui se passe.

ADINE.

D’abord Dorfise...

BLANFORD.

Alte-là, mon mignon ; C’est sa cousine ; avouez-le-moi.

ADINE.

Non.

BLANFORD.

Eh bien ! yoyons.

ADINE.

Dorflse à sa toilette M’a fait venir par la porte secrète.

BLANFORD.

Mais ce n’est pas pour Dorfise.

ADINE.

Si fait.

BLANFORD.

C’est de la part de madame Burlet.

ADINE.

Eh ! non, monsieur, je vous dis que Dorfise S’était pour moi de bienveillance éprise.

BLANFORD.

Petit fripon I