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ACTE III, SCÈNE X. 441

DORFISE.

Assurément ; et je vous jure ici...

MADAME BURLET.

Ne jure pas.

DORFISE.

Si fait, je jure.,

MADAME BURLET.

Eh, fi ! Va, mon enfant, de toute cette histoire Je ne croirai que ce qu’il faudra croire. Prends un mari, deux même, si tu veux, Et trompe-les, bien ou mal, tous les deux ; Fais-moi passer des garçons pour des filles ; Avec cela gouverne vingt familles. Et donne-toi pour personne de bien ; Tiens, tout cela ne m’embarrasse en rien. J’admire fort ta sagesse profonde : Tu mets ta gloire à tromper tout le monde ; Je mets la mienne à m’en bien divertir ; Et, sans tromper, je vis pour mon plaisir. Adieu, mon cœur ; ma mondaine faiblesse Baise les mains à ta haute sagesse.

SCENE X.

DORFISE, COLETTE.

DORFISE.

La folle va me décrier partout. Ah I mon honneur, mon esprit, sont à bout. A mes dépens les libertins vont rire. Je vois Dorfise un plastron de satire ; Mon nom, niché dans cent couplets malins. Aux chansonniers va fournir des refrains. Monsieur Blanford croira la médisance ; L’autre futur en va prendre vengeance. Gomment plâtrer ce scandale affligeant ? En un seul jour, deux époux, un amant ! Ah I que de trouble ! et que d’inquiétude I Qu’il faut souffrir, quand on veut être prude I