442 LA PRUDE.
MADAME BURLET.
Il semblerait que l’on vous assassine,
Ou qu’on vous vole, ou qu’on vous bal un peu... * ^
Ou qu’au logis vous avez mis le feu.
Mon Dieul quels cris ! quel bruit ! quel train, ma chère !
DORFISE.
Cousine, hélas ! apprenez mon affaire ; Mais gardez-moi le secret pour jamais.
MADAME BURLET, toigours gaiement et avec vivacité Je n’ai pas l’air de garder des secrets ;
Je suis pourtant discrète comme une autre.
Cousine, en bien I quelle affaire est la vôtre ?
DORFISE.
Mon affaire est terrible ; c’est d’abord Que je suis...
MADAME BURLET.
Quoi ?
DORFISE.
Fiancée.
MADAME BURLET.
A Blanford ? Eh bien ! tant mieux ; c’est bien fait ; et j’approuve Cet hymen-là, si le bonheur s’y trouve. Je veux danser à votre noce.
DORFISE.
Hélas ! Ce Bartolin qui jure tant là-bas, Qui de ses cris scandalise le monde, C’est le futur.
MADAME BURLET.
Eh bien ! tant pis ! je fronde Ce mariage avec cet homme-là ; Mais s’il est fait, le public s’y fera. Est-il mari tout à fait ?
DORFISE, d’un ton modeste.
Pas encore ;
i. Ce texte est celui de 1748 et de 1751 ; mais dans Tédition de 1752 on lit :
Ou qu’on vous vole, ou qu’on vous bat » ou que Dans le logis vous avez mis le feu.
et c’est ce qui a été réimprimé Jtisqu’en 1817. Voltaire a-t-il voulu essayer de faire admettre la rime de que avec feu ?