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44D LA PRUDE.

DORFISE.

ciel ! fais donc si bien Qu’il cherche tout, sans pouvoir trouver rien. Hélas I qu’entends-je ? on s’écrie ! il dit : « Tue ! » Mon avocat est mort, je suis perdue. Où suis-je ? hélas I de quel côté courir ? Dans quel couvent m’aller ensevelir ? Où me noyer ?

BARTOLIN, revenant, et tenant Adine par le bras.

Âh ! ah ! notre future, Vos avocats sont d’aimable figure ! Dans le barreau vous choisissez très-bien : Venez, venez, notre vieux praticien ; D’ici sans bruit il vous faut disparaître ; Et vous irez plaider par la fenêtre ; Allons, et vite.

DORFISE.

Écoutez-moi ; pardon, Mon cher mari.

ADINE.

Lui, son mari !

BARTOLIN, à Adine.

Fripon ! Il faut d’abord commencer ma vengeance Par l’étriller à ses yeux d’importance.

ADINE.

Hélas ! monsieur, je tombe à vos genoux ; Je ne saurais mériter ce courroux : Vous me plaindrez si je me fais connaître ; Je ne suis point ce que je peux paraître.

BARTOLIN.

Tu me parais un vaurien, mon ami. Fort dangereux, et tu seras puni. Viens çà ! viens çà !

ADINE.

Ciel ! au secours ! à l’aide ! De grâce ! hélas !

DORFISE.

La rage le possède. A mon secours, tous mes voisins !

BARTOLIN.

Tais-toi.