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428 LA PRUDE.

Et leur donnant à toutes leur paquet. Par cent bons mots étouffer leur caquet.

DORFISE.

Gardez-vous, bien d’aller me compromettre : Cher chevalier, je ne puis le permettre. N’allez point là.

LE CHEVALIER MONDOR.

Mais j’y cours à l’instant Vous annoncer.

(11 sort.) DORPISE.

Ah ! quel extravagant !

(Au joune Adine.)

Allez, mon fils, gardez-vous, à votre âge.

D’un pareil fou ; soyez discret et sage.

Mes compliments à Blanford... L’œil touchant !

ADINE, se retournant.

Quoi ?

DORFISE.

Le beau teint ! l’air ingénu, charmant ! Et vertueux !... Je veux que, par la suite. Dans mon loisir vous me rendiez visite.

ADINE.

Je vous ferai ma cour assidûment. Adieu, madame.

DORFISE.

Adieu, mon bel enfant.

ADINE.

Hélas ! J’éprouve un embarras extrême. Le trahit-on ? je l’ignore ; mais j’aime.

SCENE IX.

DORFISE, COLETTE..

DORFISE, revenant, conduisant de l’œil Adine, qui la regarde.

J’aime, dit-il ; quel mot ! Ce beau garçon Déjà pour moi sent de la passion ? Il parle seul, me regarde, s’arrête ; Et je crains fort d’avoir tourné sa tôte.