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ACTE II, SCÈNE VIL 425

ADINE, arriYant dans lo fond a pas lents, tandis que le chevalier entrait

brusquement.

Écoutons bien.

LE CHEVALIER MONDOR.

Il faut me rendre heureux, Il faut punir son air avantageux. Je suis à vous ; avec plaisir je laisse Au vieux Darmin sa petite-maîtresse. A le troubler on n’a que de l’ennui ; On perd sa peine à se moquer de lui. C’est ce Blauford, c’est sa vertu sévère, Sa gravité, qu’il faut qu’on désespère. Il croit qu’on doit ne lui refuser rien Par la raison qu’il est homme de bien. Ces gens de bien me mettent à la gène. Ils vous feront périr d’ennui, ma reine.

DORFISE, d’un air modeste et sévère, après avoir regardé Adinc.

Vous vous moquez ! j’ai pour monsieur Blanford Un vrai respect, et je l’estime fort.

LE CHEVALIER MONDOR.

Il est de ceux qu’on estime et qu’on berne ; Est-il pas vrai ?

ADINE, ipart.

Que ceci me consterne ! Elle est constante ; elle a de la vertu : Tout me confond ; elle aime : ah I qui l’eût cru ?

DORFISE.

Que dit-il là ?

ADINE, à part.

Quoi ! Dorfise est fidèle ; Et pour combler mon malheur, elle est belle !

DORFISE, au chevalier, après avoir regardé Adine.

Il dit que je suis belle.

LE CHEVALIER MONDOR.

Il n’a pas tort ; Mais il commence à m’importuner fort. Allez, l’enfant, j’ai des secrets à dire A cette dame.

ADINE.

Hélas ! je me retire.

DORFISE. (Au chevalier.) (A Adino.)

Vous vous moquez. Restez, restez ici.