ACTE II, SCÈNE IV. 424
L’honnêteté, l’amour de la justice,
Sans vous ôter certain charme flatteur,
Que je sens bien qui manque à mon humeur.
Une beauté qui n’a rien d& frivole
Est pour votre âge une excellente école ;
L’esprit s’y forme, on y règle son cœur ;
Sa maison est le temple de l’honneur.
ADINE.
Eh bien ! allons avec vous dans ce temple ; Mais je suivrai bien mal son rare exemple. Soyez-en sûr.
BLANFORD.
Et pourquoi ?
ADINE.
J’aurais pu Auprès de vous mieux goûter la vertu ; Quoique la forme en soit un peu sévère, Le fond m’en charme, et vous m’avez su plaire ; Mais pour Dorflse...
BLANFORD, en allant à la porte do Dorfise.
Ah I c’est trop se flatter Que de vouloir tout d’un coup l’imiter ; Mais croyez-moi, si l’honneur vous domine, Voyez Dorflse, et fuyez sa cousine.
(Il veut entrer.) COLETTE, sortant de la maison, et refermant ia porte. (Il heurte.)
On n’entre point, monsieur.
RLANFORD.
Moi !
COLETTE.
Non.
BLANFORD.
Comment ? Moi, refusé ?
COLETTE.
Dans son appartement Pour quelque temps madame est en retraite.
BLANFORD.
J’admire fort cette vertu parfaite ; Mais j’entrerai.
COLETTE.
Mais, monsieur, écoutez.