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450 LA PRUDE.

(A Blanford.)

Et vous, rigris*, y viendrez-vous ?

BLANFORD.

Non pas. Je viens ici pour chose sérieuse. Allez, courez, troupe folle et joyeuse, Faites semblant d’avoir bien du plaisir. Fatiguez bien votre inquiet loisir.

(Au jeune Adine.)

Et nous, jeune homme, allons trouver Dorflse.

(M">« Burlct sort avec le chevalier et Darmin, qui lui donnent chacun la main, et Blanford continue.)

SCENE IV.

BLANFORD, ADINE, COLETTE.

BLANFORD.

Voyons une âme au seul devoir soumise, ’ Qui pour moi seul, par un sage retour. Renonce au monde en faveur de l’amour, Et qui sait joindre à cette ardeur flatteuse Une vertu modeste et scrupuleuse. Méritez bien de lui plaire.

ADINE.

Avec soin De sa vertu je veux être témoin ; En la voyant je puis beaucoup m’instruire.

BLANFORD.

C’est très-bien dit ; je prétends vous conduire. En vous voyant du monde abandonné. Je trouve un fils que le sort m’a donné. Sans vous aimer on ne peut vous connaître. Vous êtes né trop flexible peut-être ; Rien ne sera plus utile pour vous Que de hanter un esprit sage et doux, Dont le commerce en votre âme affermisse

i. Dans une lettre à Frédéric, du mois de juin 1742, Voltaire a encore employé ce mot, qui n*est ni dans le Dictionnaire de PAcadémie, ni dans celui de Boistc, dont la nomenclature est si étendue. On lit dans le Dictionnaire comique, satirique^ etc, par Leroux, que rlgri est un mot injurieux du petit peuple de Paris, qui signifie une espèce de vilain et do ladre. (B.)