448 LA PRUDE.
DORFISE.
Oui, si jaloux...
LE CHEVALIER MONDOR, interrompant brusquement.
Caustique.
DORFISE.
Il est...
L£ CHEVALIER MONDOR.
Sans doute.
DOliFISE.
Laissez-moi donc parler ; il est...
LE CHEVALIER MONDOR.
J’écoute.
DORFISE.
Il est enfin fort dangereux pour moi.
MADAME BURLET.
On dit qu’il a très-bien servi le roi,
Qu’il s’est sur mer distingué dans la guerre.
DORFISE.
Oui ; mais qu’il est incommode sur terre * !
LE CHEVALIER MONDOR.
Il est encore...
DORFISE.
Oui.
LE CHEVALIER MONDOR.
Ces marins d’ailleurs Ont presque tous de si vilaines mœurs !
DORFISE.
Oui.
MADAME BURLET.
Mais on dit qu’autrefois vos promesses De quelque espoir ont flatté ses tendresses ?
DORFISE.
Depuis ce temps j’ai, par excès d’ennui. Quitté le monde, à commencer par lui : Le monde et lui me rendent si craintive !
1. II y a dans Tanglais : « Vous m’avouerez qu*il à une belle physionomie, un air mâle. — Oui ; il ressemble à un Sarrasin peint sur renseigne d’un cabaret ; il a du courage comme le bourreau ; il tuera un homme qui aura les mains liées, et il n’a que de la cruauté : ce qui ne ressemble pas plus au courago que de la médisance continuelle ne ressemble à de l’esprit. » (NoU de Voltaire »)