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ACTE II, SCÈNE L 44

Et sont ici n’ayant ni son ni maille ;

Mais avec lui Blanford a ramené

Un petit Grec plus joli, mieux tourné...

DORFISE.

Eh ! oui, vraiment. Je pense tout à l’heure Que je l’ai vu tout près de ma demeure ; De grands yeux noirs ?

LE CHEVALIER MONDOR.

Oui.

DORFISE.

Doux, tendres, touchants ? Un teint de rose ?

LE CHEVALIER MONDOR.

Oui.

DORFISE, en s’animant un pea plas.

Des cheveux, des dents ?... L’air noble, fin ?

LE CHEVALIER MONDOR.

C’est une créature Qu’à son plaisir façonna la nature.

DORFISE.

S’il a des mœurs, s’il est sage, bien né. Je veux par vous qu’il me soit amené... Quoiqu’il soit jeune.

MADAME BURLET.

Et moi, je veux sur l’heure Que de Darmin l’on cherche la demeure. Allez, La Fleur, trouvez-le ; et lui portez Trois cents louis, que je crois bien comptés ;

(Bllo donne une bourse à La Fleur, qui est derrière elle.)

Et qu’à souper Blanford et lui se rendent. Depuis longtemps tous nos amis l’attendent. Et moi plus qu’eux. Je n’ai jamais connu De naturel plus doux, plus ingénu : J’aime surtout sa complaisance aimable. Et sa vertu liante et sociable.

DORFISE.

Eh bien I Blanford n’est pas de cette humeur ; Il est si sérieux I

LE CHEVALIER MONDOR.

Si plein d’aigreur !

Thilatrb. III. 27