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ACTE I, SCÈNE V. 4n

Vous la verrez, et sa joyeuse troupe,

Fort tard chez’elle, et vers Theure où Ton soupe.

BLANFORD.

si vous Taimez, après ce que j’entends. Moins qu’elle encor vous avez de bon sens. Peut-on chérir ce bruyant assemblage De tous les goûts qu’eut le sexe en partage ? Il vous sied bien, dans vos tristes soupirs. De suivre en pleurs le char de ses plaisirs, Et d’étaler les regrets d’une dupe Qu’un fol amour dans sa misère occupe.

DARMIN.

Je crois encor, dussé-je être en erreur. Qu’on peut unir les plaisirs et l’honneur ; Je crois aussi, soit dit sans vous déplaire, Que femme prude, en sa vertu sévère, Peut en public faire beaucoup de bien, Mais en secret souvent ne valoir rien.

BLANFORD.

Eh bien I tantôt nous viendrons l’un et l’autre. Et vous verrez mon choix, et moi, le vôtre.

LE CHEVALIER MONDOR.

Oui, revenez, et vous verrez, ma foi, La place prise.

BLANFORD.

Et par qui donc ?

LE CHEVALIER MONDOR.

Par moi.

BLANFORD.

Par toi !

LE CHEVALIER MONDOR.

J’ai mis à profit ton absence. Et je n’ai pas à craindre ta présence. Va, tu verras... Adieu.

SCENE V.

BLANFORD, DARMIN.

BLANFORD.

Çà, pensez-vous Que d’un tel homme on puisse être jaloux ?