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ACTE I, SCÈNE IV. 409

COLETTE.

Hélas ! je vous ai cru Noyé cent fois. Soyez le bienvenu.

BLANFORD.

Le juste ciel, propice à ma tendresse, M’a conservé pour revoir ta maîtresse.

COLETTE.

Elle sortait tout à l’instant d’ici.

DARMIN.

Et sa cousine ?

COLETTE.

Et sa cousine aussi.

BLANFORD.

Eh î mais de grâce, où donc est-elle allée ? Où la trouver ?

COLETTE, Taisant une réTérence de prade.

Elle est à l’assemblée.

BLANFORD.

Quelle assemblée ?

COLETTE.

Eh I vous ne savez rien ? Apprenez donc que vingt femmes de bien Sont dans Marseille étroitement unies Pour corriger nos jeunes étourdies. Pour réformer tout le train d’aujourd’hui. Mettre à sa place un noble et digne ennui. Et hautement, par de sages cabales. De leur prochain réprimer les scandales ; Et Dorflse est en tête du parti.

BLANFORD, à Darniin.

Mais comment donc un si grand étourdi Est-il souffert d’une beauté sévère ?

DARMIN.

Chez une prude un étourdi peut plaire.

BLANFORD.

De l’assemblée où va-t-elle ?

COLETTE.

On ne sait ; Faire du bien sourdement.

BLANFORD.

En secret ! C’est là le comble. Eh ! puis-je en sa demeure Pour lui parler avoir aussi mon heure ?