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ACTE I, SCÈNE II. 403

BLANFORD.

Je ne sais... mais son chagrin m’a touché.

DÂRMIN.

Il est aimable, il tous est attaché.

BLANFORD.

J’ai le cœur bon, et la moindre fortune Qui me viendra sera pour lui commune. Dès que Dorflse avec sa bonne foi M’aura remis l’argent qu’elle a de moi, J’en ferai part à votre jeune Adine. Je lui voudrais la voix moins féminine, Un air plus fait ; mais les soins et le temps Forment le cœur et Tair des jeunes gens : Il a des mœurs, il est modeste, sage. J’ai remarqué toujours, dans le voyage, Qu’il rougissait aux propos indécents Que sur mon bord tenaient nos jeunes gens. Je vous promets de lui servir de père.

DARMIN.

€e n’est pas là pourtant ce qu’il espère. Mais allons donc chez Dorûse à Tinstant, Et recevez d’elle au moins votre argent.

BLANFORD.

Bon ! le démon, qui toujours m’accompagne, La fait rester encore à la campagne.

DARMIN.

Et le caissier ?

BLANFORD.

Et le caissier aussi. Tous deux viendront, puisque je suis ici.

DARMIN.

Vous pensez donc que madame Dorflse Vous est toujours très-humblement soumise ?

BLANFORD.

Et pourquoi non ? si je gardé ma foi. Elle peut bien en faire autant pour moi. Je n’aijpas eu, comme vous, la folie De courtiser une franche étourdie.

DARMIN.

Il se pourra que j’en sois méprisé. Et c’est à quoi tout homme est exposé ;