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PROLOGUE’

HiClT& PAR M. DB TOLTAIRB

SUR LB THBATR8 DB BCBAUX, DBVAKT MADAMB LA DUCHBS8B DU MAINK,

AVANT LA RBPRBSBNTATIOK DB LA COMBDIB DB LA PRUDB,

LB 15 DBCEMDRB 1747.

VOUS, en tous les temps par Minerve inspirée ! Des plaisirs de l’esprit protectrice éclairée, Vous avez vu finir ce siècle glorieux, Ce siècle des talents accordé par les dieux.

Vainement on se dissimule Qu’on fait pour Tégaler des efforts superflus ; Favorisez au moins ce faible crépuscule

Du beau jour qui ne brille plus. Ranimez les accents des filles de Mémoire, De la France à jamais éclairez les esprits ; Et lorsque vos enfants* combattent pour sa gloire,

Soutenez-la dans nos écrits. Vous n’avez point ici de ces pompeux spectacles Où les chants et la danse étaient leurs miracles ; Daignez vous abaisser à de moindres sujets : L’esprit aime à changer de plaisirs et d’objets. iNous possédons bien peu ; c’est ce peu qu’on vous donne ; A peine en nos écrits verrez-vous quelques traits D’un comique oublié que Paris abandonne.

1. Dans les éditions qui ont précédé l’édition do Bouchot, avant ce Prologue on en avait placé an autre qui appartient au Comte ds Boursoufle, imprimé sous le titre de V Échange : voyez Théâtre, tome II, page 253.

2. Les deux fils de la duchesse du Maine, le prince de Dombes et le comte d’Eu, étaient au service pendant la guerre de 1741. Tous deux avaient été blessés à la bataille de Dettingue, le 27 juin 1743. (B.)