Je vous ai mal connue, et pourtant malgré moi,
Je sentais :, sans savoir bien pourquoi.
Vous voilà, je crois, Reine ; il faut à tout le monde
Faire du bien à tout moment,
À commencer par moi.
Si le sort me seconde,
C’est mon projet, du moins.
Eh bien, ma belle enfant,
Madame a des bontés ; quel bien faut — il vous faire ?
On dit le Duc de Foix vainqueur ;
Mais je prends peu de part au destin de la guerre ;
Tout cela m’épouvante, et ne m’importe guère ;
J’aime, et c’est tout pour moi.
Votre aimable candeur
M’intéresse pour vous ; parlez, soyez sincère.
Ah, je suis de très— bonne foi.
J’aime Alamir, Madame, et j’avais sû lui plaire ;
Il devait parler à mon père ;
Il est de mes parents ; il vint ici pour moi.
se tournant vers Léonor.
Son parent, Léonor !
En écoutant ma plainte,
D’un profond déplaisir votre âme semble atteinte !
Il l’aimait !
Votre cœur paraît bien agité !
Je vous ai donc perdue, illusion flatteuse !
Peut — on se voir Princesse, et n’être pas heureuse ?
Hélas ! votre simplicité
Croit que dans la grandeur est la félicité ;
Vous vous trompez beaucoup ; ce jour doit vous apprendre
Que dans tous les états, il est des malheureux.