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ACTE II, SCÈNE III.


Scène III

ZULIME, RAMIRE, ATIDE, SÉRAME.
atide.

Madame, dans ces murs votre père est entré.

zulime.

Mon père !

ramire.

Lui !

zulime.

Grand Dieu !

atide.

Sans soldats, sans escorte.
Sa voix de ce palais s’est fait ouvrir la porte.
A Taspect de ses pleurs et de ses cheveux blancs.
De ce front couronné, respecté si longtemps.
Vos gardes interdits, baissant pour lui les armes.
N’ont pas cru vous trahir en partageant ses larmes.
Il approche, il vous cherche.

zulime.

Ô mon père ! ô mon roi !
Devoir, nature, amour, qu’exigez-vous de moi ?

atide.

Il va, n’en doutez point, demander notre vie.

ramire.

Donnez-lui tout mon sang, je vous le sacrifie ;
Mais conservez du moins…

zulime.
Dans l’état où je suis[1],
Pouvez-vous bien, cruel, irriter mes ennuis[2] ?
  1. Dans Brutus, acte II, scène iii, Voltaire avait dit :

    Ne m’abandonne point dans l’état où je suis.
    — Allons, suivons ses pas : aigrissons ses ennuis ?

  2. On lit dans Andromaque, acte II, scène i :

    Pourquoi veux-tu, cruelle, irriter mes ennuis ?