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LEONOR

Hélas ! plus que jamais y le danger est extrême,
Le nombre était trop grand.

GUILLOT

Contre un, ils étaient dix.

LEONOR

Peut-être qu’on vous cherche, et qu’Alamir est pris.

GUILLOT

Qui ? lui ! vous vous moquez ; il aurait pris lui-même
Tous les Alcades d’un pays.
Allez, croyez sans vous méprendre
Qu’il fera mort cent fois avant que de se rendre.

CONSTANCE

Il serait mort ?

LEONOR

Va donc.

CONSTANCE

(il sort. )

Tâche de t’éclaircir
Va vite. Il serait mort !

LEONOR

je vous envois frémir y Il le mérite bien, votre ame attendrie
Mais y sur quoi jugez-vous, qu’il ait perdu la vie ?

CONSTANCE

S’il vivait, Léonor, il ferait près de moi.
De l’honneur qui, connaît trop la loi.
Sa main pour me servir par le ciel Réservée,
M’abandonnerai— elle après m’avoir sauvée ?
Non, je crois qu’en tout temps il ferait mon. appui.
Puisqu’il ne paraît pas je dois trembler pour lui

LEONOR

Tremblez aussi pour vous, car tout vous est contraire
En vain partout vous savez plaire,
Par — tout on vous poursuit, on menace vos Jours ;
Chacun craint ici pour sa tête.
Le maître : du château qui vous donne une fête
N’ose vous donner du secours.
Alamir seule vous sert ; le reste vous opprime,

CONSTANCE

Que devient Alamirt ? et quel fera mon sort ?