Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/313

Cette page n’a pas encore été corrigée


L’ALCADE

C’est lui qui veut vous voir.

SANCHETTE

Ah, quel plaisir pour moi !
Ne me trompez-vous point ? Eh quoi, le Roi souhaite
Que je vive à sa Cour ? il veut avoir Sanchette ?
Hélas ! de tout mon cœur, il m’enlève, partons.
Est-il comme Alamir ? quelles font ses façons ?
Comment en use — t — il, messieurs, avec les belles ?

L’ALCADE

Il ne m’appartient pas d’en savoir des nouvelles ;
À ses ordres sacrés, je ne fais qu’obéir.

SANCHETTE

Vous emmenez sans doute à la Cour Alamir ?

L’ALCADE

Comment ? quel Alamir ?

SANCHETTE

L’homme le plus aimable,
Le plus fait pour la Cour, brave, jeune, adorable.

L’ALCADE

Si c’est : un Gentilhomme à vous,
Sans doute, il peut venir, vous êtes la maîtresse.

SANCHETTE

Un Gentilhomme à moi, plût à Dieu !

L’ALCADE

Le temps presse
La nuit vient, les chemins ne font pas sûrs pour nous.
Partons.

SANCHETTE

— Ah, volontiers.


Scène III

Morillo, Sanchette, L’alcade
MORILLO

Messieurs, êtes-vous fous ?
Arrêtez donc, qu’allez — vous faire ?
Où menez-vous ma fille ?

SANCHETTE

À la Cour, mon cher père.