Scène II
Mes amis, vous avez un important emploi ;
Elle est dans ces jardins ; ah, la voici, c’est elle ;
Le portrait qu’on m’en fit me semble assez fidèle ;
Voilà son air, sa taille, elle est jeune, elle est belle,
Remplissons les ordres du Roi.
Soyez prêts à me suivre et faites sentinelle.
un lieutenant de l’alcade.
Nous vous obéirons, comptez sur notre zèle.
Ah, Meilleurs, vous parlez de moi.
Oui, Madame, à vos traits nous savons vous connaître ;
Votre air nous dit assez ce que vous devez être ;
Nous venons vous prier de venir avec nous ;
La moitié de mes gens marchera devant vous,
L’autre moitié suivra, vous ferez transportée
Sûrement et sans bruit, et partout respectée.
Quel étrange propos !
Me transporter !
Qui ? moi !
Eh, qui donc êtes — vous ?
Des officiers du Roi ;
Vous l’offensez beaucoup d’habiter ces retraites ;
Monsieur l’amirante[1] en secret,
Sans nous dire qui vous êtes,
Nous a fait votre portrait.
Mon portrait dites-vous ?
Madame, trait pour trait.
Mais je ne connais point ce monsieur l’amirante.
- ↑ Le mot espagnol almirante signifie amiral (B.)