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mon avis, font des travers.
Humanisez un peu cette nièce sauvage.
Plus d’une Reine en mon château
À couché dans la route, et l’a trouvé fort beau.

CONSTANCE

Ces Reines voyageaient en des temps plus paisibles,
Et vous savez quel trouble agite ces Etats.
À tous vos soins polis nos cœurs feront sensibles ;
Mais nous partons, daignez ne nous arrêter pas.

MORILLO

La petite obstinée ! Où courez— vous si vite ?

CONSTANCE

Au couvent.

MORILLO

Quelle idée, et quels tristes projets !
Pourquoi préférez— vous un aussi vilain gîte ?
Qu’y pourriez— vous trouver ?

CONSTANCE

La paix.

LE DUC DE FOIX

Que cette paix est loin de ce cœur qui soupire !

MORILLO

Eh bien, espères-tu de pouvoir la réduire ?

LE DUC DE FOIX

Je vous promets du moins d’y mettre tout mon art.

MORILLO

J’emploierai tout le mien.

LEONOR

Souffrez qu’on se retire
Il faut ordonner tout pour ce prochain départ.

(Elles font un pas vers la porte. )

LE DUC DE FOIX

Le respect nous défend d’insister davantage ;
Vous obéir en tout est le premier devoir.

(Ils font une révérence. )

Mais quand on cesse de vous voir,
En perdant vos beaux yeux, on garde votre image.