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AVERTISSEMENT’

Le roi a voulu donner à madame la Dauphine^ une fête qui ne fût pas seulement un de ces spectacles pour les yeux, tels que toutes les nations peuvent les donner, et qui, passant avec l’éclat qui les accompagne, ne laissent après eux aucune trace. Il a commandé un spectacle qui pût à la fois servir d’amusement à la cour, et d’encouragement aux beaux-arts, dont il sait que la culture contribue à la gloire de son royaume. M. le duc de Richelieu, premier gentilhomme de la chambre, en exercice, a ordonné cette fête magnifique.

Il a fait élever un théâtre de cinquante-six pieds de profondeur dans le grand manège de Versailles, et a fait construire une salle dont les décorations et les embellissements sont tellement ménagés que tout ce qui sert au spectacle doit s’enlever en une nuit, et laisser la salle ornée pour un bal paré, qui doit former la fête du lendemain.

Le théâtre et les loges ont été construits avec la magnificence convenable, et avec le goût qu’on connaît depuis longtemps dans ceux qui ont dirigé ces préparatifs.

On a voulu réunir sur ce théâtre tous les talents qui pourraient contribuer aux agréments de la fête, et rassembler à la fois tous les charmes de la déclamation, de la danse, et de la musique, afin que la personne auguste à qui cette fête est consacrée pût connaître tout d’un coup les talents qui doivent être dorénavant employés à lui plaire.

On a donc voulu que celui qui a été chargé de composer la. fête fit un de ces ouvrages dramatiques où les divertissements en musique forment une partie du sujet, où la plaisanterie se mêle

i. Par VolUire. l est dans P édition de 1745. Paris, Ballard, in-8<*. (B.) 2. Marie-Thérèse -A utoinctte-Rapliacle, infante d*Espagne, fille du second lit do Philippe V ; elle mourut le 22 juillet 1746. (B.)

Thbatrb. III. 18