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Et moi, de tous les siens à l'autel entourée,
De ces lieux à toi seul je puis ouvrir l'entrée.

Égisthe

Seul, je vous y suivrai ; j'y trouverai des dieux
Qui punissent le meurtre, et qui sont mes aïeux.

Mérope 

Ils t'ont trahi quinze ans.

Égisthe

Ils m'éprouvaient, sans doute.

Mérope

Eh ! Quel est ton dessein ?

Égisthe

Marchons, quoi qu'il en coûte.
Adieu, tristes amis ; vous connaîtrez du moins
Que le fils de Mérope a mérité vos soins.
À Narbas, en l'embrassant.
Tu ne rougiras point, crois-moi, de ton ouvrage ;
Au sang qui m'a formé tu rendras témoignage.


Scène V

Narbas, Euryclès.

Narbas

Que va-t-il faire ? Hélas ! Tous mes soins sont trahis ;
Les habiles tyrans ne sont jamais punis.
J'espérais que du temps la main tardive et sûre
Justifierait les dieux en vengeant leur injure ;
Qu'Égisthe reprendrait son empire usurpé ;
Mais le crime l'emporte, et je meurs détrompé.
Égisthe va se perdre à force de courage :
Il désobéira ; la mort est son partage.

Euryclès

Entendez-vous ces cris dans les airs élancés ?

Narbas  

C'est le signal du crime.

Euryclès

Écoutons.

Narbas

Frémissez.