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AVERTISSEMENT.

A M. SCÏPION MAFFEI. 491

C’est par là que l’histoire m’est précieuse, et elle me le devient davantage par la place que vous tiendrez parmi ceux qui ont donné de nouveaux plaisirs et de nouvelles lumières aux hommes. La postérité apprendra avec émulation que votre patrie vous a rendu les honneurs les plus rares, et que Vérone vous a élevé une statue, avec cette inscription : au marquis scipion maffei vivant ; inscription aussi belle en son genre que celle qu’on lit à Montpellier : à louis xiv après sa mort.

Daignez ajouter, monsieur, aux hommages de vos concitoyens, celui d’un étranger que sa respectueuse estime vous attache autant que s’il était né à Vérone*.

’ 1. « En ?érité, dit Lessing, on ne peut critiquer a ?ec plus de courtoisie ! Mais la courtoisie est poussée à Textrême ! Et elle devient bientôt à charge k un Français, dès que sa vanité en souffre. La courtoisie nous rend aimables, mais jamais grands, et le Français veut rester grand tout en se montrant aimable : c’est pourquoi à répître galante signée de Voltaire succède une lettre signée d’un certain de La Lindelle, qui dit à ce bon Maffei autant de grossièretés que Voltaire lui a débité de’choses obligeantes. Le style de M. de La Lindelle ressemble singulièrement au style de Voltaire ; c’est dommage qu’il n’ait plus écrit avec une aussi bonne plume, et qu’il soit resté inconnu depuis lors. Mais que Lindelle soit Voltaire lui-même ou qu’il soit réellement Lindelle, qu’importe !... Il faut lire tout d’un trait ces deux lettres si l’on veut voir une tète de Janus français, dont-la face de devant sourit de la manière la plus caressante, et dont l’autre fait une grimace des plus malicieuses. » (G. A.)