Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Palmire.

C’est cet infortuné luttant contre la mort,
Qui vers nous tout sanglant se traîne avec effort.

Séide.

Eh quoi ! tu vas à lui ?

Palmire.

Eh quoi ! tu vas à lui ?De remords dévorée,
Je cède à la pitié dont je suis déchirée.
Je n’y puis résister ; elle entraîne mes sens.

Zopire, avançant et soutenu par elle.

Hélas ! servez de guide à mes pas languissants !

(Il s’assied.)

Séide, ingrat ! c’est toi qui m’arraches la vie !
Tu pleures ! ta pitié succède à ta furie !


Scène V.

ZOPIRE, SÉIDE, PALMIRE, PHANOR.
Phanor.

Ciel ! quels affreux objets se présentent à moi !

Zopire.

Si je voyais Hercide !… Ah ! Phanor, est-ce toi ?
Voilà mon assassin.

Phanor.

Voilà mon assassin.Ô crime ! affreux mystère !
Assassin malheureux, connaissez votre père !

Séide.

Qui ?

Palmire.

Qui ?Lui ?

Séide.

Qui ? Lui ?Mon père ?

Zopire.

Qui ? Lui ? Mon père ?Ô ciel !

Phanor.

Qui ? Lui ? Mon père ? Ô ciel !Hercide est expirant :
Il me voit, il m’appelle, il s’écrie en mourant :
« S’il en est encor temps, préviens un parricide ;
Cours arracher ce fer à la main de Séide.
Malheureux confident d’un horrible secret,