De ce grand sacrifice ainsi l’ordre est réglé !
Il le faut de ma main traîner sur la poussière,
De trois coups dans le sein lui ravir la lumière,
Renverser dans son sang cet autel dispersé.
Lui, mourir par tes mains ! tout mon sang s’est glacé.
Le voici, juste ciel !…
Scène IV.
Dieux prêts à succomber sous une secte impie,
C’est pour vous-même ici que ma débile voix
Vous implore aujourd’hui pour la dernière fois.
La guerre va renaître, et ses mains meurtrières
De cette faible paix vont briser les barrières.
Dieux ! si d’un scélérat vous respectez le sort…
Tu l’entends qui blasphème[1] ?
Mais rendez-moi mes fils à mon heure dernière ;
Que j’expire en leurs bras ; qu’ils ferment ma paupière.
Hélas ! si j’en croyais mes secrets sentiments,
Si vos mains en ces lieux ont conduit mes enfants…
Que dit-il ? ses enfants !
Ô mes dieux que j’adore !
- ↑ « Pour la scène du quatrième acte, écrit Voltaire à d’Argental, il est aisé de supposer que les deux enfants entendent ce que dit Zopire ; cela même est plus théâtral et augmente la terreur. Je pousserais la hardiesse jusqu’à leur faire écouter attentivement Zopire, etc. »