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Et telles, ô homme qui demandes la sagesse, telles ont été les causes des révolutions de ces anciens états dont tu contemples les ruines ! Sur quelque lieu que s’arrête ma vue, à quelque tems que se porte ma pensée, par tout s’offrent à mon esprit les mêmes principes d’accroissement ou de destruction, d’élévation ou de décadence. Par tout, si un peuple est puissant, si un empire prospère, c’est que les lois de convention y sont conformes aux lois de la nature ; c’est que le gouvernement y procure aux hommes l’usage respectivement libre de leurs facultés, la sureté égale de leurs personnes et de leurs propriétés. Si, au contraire, un empire tombe en ruines ou se dissout, c’est que les lois sont vicieuses ou imparfaites, ou que le gouvernement corrompu les enfreint. Et si les lois et les gouvernemens, d’abord sages et justes, ensuite se dépravent, c’est que l’alternative du bien et du mal tient à la nature du cœur de l’homme, à la succession de ses penchans, au progrès de ses connoissances, à la combinaison des circonstances et des événemens,