des nuisibles, à combattre les élémens, à saisir une proie, à défendre sa vie ; et il allégea sa misère. Ainsi, l’amour de soi, l’aversion de la douleur, le desir du bien-être, furent les mobiles simples et puissans qui retirèrent l’homme de l’état sauvage et barbare où la nature l’avait placé ; et lorsque maintenant sa vie est semée de jouissances, lorsqu’il peut compter chacun de ses jours par quelques douceurs, il a le droit de s’applaudir et de se dire : " c’est moi qui ai produit les biens qui m’environnent ; c’est moi qui suis l’artisan de mon bonheur ; habitation sûre, vêtemens commodes, alimens abondans et sains, campagnes riantes, coteaux fertiles, empires peuplés, tout est mon ouvrage ; sans moi, cette terre livrée au désordre ne serait qu’un marais immonde, qu’une forêt sauvage, qu’un désert hideux ". Oui, homme créateur, reçois mon hommage ! Tu as mesuré l’étendue des cieux, calculé la masse des astres, saisi l’éclair dans les nuages, dompté la mer et les orages, asservi tous les élémens. Ah ! Comment tant d’élans sublimes se sont-ils mélangés de tant d’égaremens !
== Principes des soci